Mon histoire


Je m’appelle Sophie Richart-Luna et là ou je suis née, aucune vache à l’horizon…
Il m’aura fallu attendre ma première sortie en classe de neige, en Haute Savoie, vers l’âge de 8 ans pour découvrir, le fromage. Je me replonge alors dans mes souvenirs, souvenirs sensoriels, tels une dégustation de fromages…
 
Encore dépourvue de connaissances en la matière, mon arrivée à la ferme, où nous étions attendus pour découvrir la fabrication de la tomme de Savoie, fût pour moi une grande nouveauté.
 
Ce que je vois en premier, c’est cette jolie vache, devant l’entrée qui attire mon attention. Je ressens à ce moment une profonde surprise, même la neige, dont je n’ai pas l’habitude, fait uniquement partie de ce beau décor.
Je sens une odeur animale, de paille, de foin, celle de la ferme qui m’était à ce jour inconnue.
 
Nous rentrons dans ce qui pour moi n’était qu’une simple petite maison et là une odeur de lait m’interpelle…Mon corps se remplit de sensations olfactives, je suis intriguée, ma curiosité est sollicitée, je m’imprègne de cette bonne odeur de lait, qui domine a cet instant celle de la ferme, je découvre alors ce qu’est la fabrication de la tomme de Savoie, pour mes yeux d’enfant, c’est fascinant…
 
En ressortant, je retrouve cette si belle et si gentille vache, je me dis qu’elle est extraordinaire, pour faire ce qu’elle fait, je n’avais pas encore goûté son fromage, mais à l’odeur de son lait, il ne pouvait qu’être très bon, pour aboutir certainement à un aussi bon fromage. J’étais encore loin de la réalité, en goûtant cette tomme de Savoie, que l’on avait emporté, je ressens un certain bien être, mes papilles sont émoustillées par ce fantastique mélange de saveurs et d’arômes. Et ce goût de lait…Un vrai bonheur ! Je ferme les yeux et voit cette ferme, cette vache, ces personnes soigneuses et passionnées qui fabriquaient ce fromage et lui donnait cette âme et ce goût que je ne peux oublier.
Peut être est ce le contexte qui a rendu ce moment magique ? Je crois que je suis un peu tombée amoureuse de cette ferme, de cette vache et… de la tomme de Savoie !
 
Lors de mon adolescence, je fais par hasard, l’heureuse rencontre de Monsieur Robert Bedot, maître affineur fromager, connu dans le milieu de la gastronomie et dans le monde, qui devient mon maître d’apprentissage et partage avec moi ces connaissances sur le fromage. Un maître d’apprentissage comme lui, amoureux du métier, soucieux du désir de ses clients, rigoureux, passionné et passionnant avec une grande culture fromagère était pour moi le meilleur apprentissage. Ces deux années, ont tout de même été un peu difficiles parfois du fait de mon jeune âge et des contraintes liées à ce métier fait d’exigences. Cependant, quelle expérience ! J’ai tout appris durant ces années :
  -les multiples fromages, leurs différences, que le fromage est sans doute l’un des produits des plus mystérieux, car il offre des surprises à chaque saison et qu’il évolue tout au long de sa vie, en fonction des facteurs, différemment d’une année à l’autre.
  -L’affinage, qui est pour moi une approche indispensable pour parler de savoir-faire.
  - Beaucoup de moi, aussi, que j’avais de l’instinct avec les fromages, leur affinage, leur  dégustation
  - A reconnaitre les signes de qualité, les fabrications traditionnelles et artisanales.
  -j’ai découvert la gastronomie, le monde du luxe, lors de buffets effectués dans de grands hôtels.
Tout m’a intéressé, j’ai beaucoup aimé cette expérience, elle m’a marquée même si je ne savais pas encore que ce métier m’était destiné.

Après l’obtention de mon CAP, je fais l’expérience du travail en grande surface (au rayon fromage, bien sûr), je deviens rapidement responsable du rayon, ce qui m’a beaucoup plu, seulement je me suis profondément ennuyée. Le fromage, tel que je l’avais appris me manquait. Le travail d’affinage, de transformation, de soin, n’était plus là. Seul des fromages sans âme que je servais… J’ai su très vite que ça n’était pas fait pour moi.

Le hasard, encore une fois, m’a fait frapper à la bonne porte, chez un fromager de renommée, meilleur ouvrier de France avec qui j’ai eu l’honneur de collaborer. Encore un amoureux du fromage, un modèle de rigueur, de sérieux, de volonté, il m’a appris que dans ce métier, il n’y a pas de place pour l’a peu près, que l’on peut toujours s’améliorer. Une fabuleuse expérience, avant tout humaine, faite de partages…

Ce sont ces expériences qui ont fait du fromage, ma passion…  J’espère pouvoir être un jour à la hauteur de ces grands hommes, satisfaire vos exigences et partager avec vous le savoir-faire qui m’a été transmis. Après toutes ces années à penser fromages, parler fromages, manger fromages, à raconter maintes fois mon expérience avec Robert Bedot, cette passion qui a grandit, m’a donné envie aujourd’hui d’ouvrir ma fromagerie dans ce joli village qu’est Mornant, qui  m’apparu comme une évidence lors de ma première promenade dans ses rues magnifiques, où je suis très heureuse de pouvoir vous raconter  mon parcours et mon admiration profonde pour le fromage, le lait et la crèmerie. J’espère pouvoir vous régaler, petits et grands, avec ce petit goût de ferme, qui allie modernité et authenticité, près de chez vous !

Mon logoJ'ai donné un prénom symbolique à la vache de mon logo : Docteur Zoé !
Un petit clin d’œil à mes deux patrons qui m’avaient chacun donné un surnom ! J’ai choisi d’avoir comme mascotte, une vache car elle ressemble beaucoup à celle de mes souvenirs (de qui je suis tombée sous le charme lors de mon enfance), avec une jolie tête qui donne envie de boire du bon lait et qui représente, à mon sens, la crèmerie et bien sûr le fromage !
La carte de France inspire le terroir, son âme …